Dans le but de souligner sa position sur la question de la rétention publique des céréales, l'Inde a adopté une position ferme à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), affirmant la nécessité de trouver une solution durable avant de progresser vers d'autres négociations agricoles.
Lors de la récente réunion mini-ministérielle de l'OMC sur l'agriculture, convoquée virtuellement à la demande de l'Inde, le ministre du Commerce et de l'Industrie, Piyush Goyal, a mis en avant l'approche de l'Inde sur la question. Goyal a souligné que l'adressage de la rétention publique et de l'approvisionnement en céréales est crucial, servant à la fois à garantir la sécurité alimentaire et à fournir un soutien financier.
Le gouvernement indien reconnaît que si l'approvisionnement public et la rétention peuvent garantir la stabilité au niveau national, ils peuvent également fausser les marchés internationaux. Le prix minimum de soutien (PMS) agit comme un indicateur de prix clé pour le riz et le blé indiens, impactant leurs prix mondiaux en les maintenant relativement bas.
L'Inde a défendu sa position en réitérant que son PMS et ses programmes de distribution publique jouent un rôle important dans le maintien de la stabilité des prix agricoles mondiaux. Avec une production de céréales d'environ 330 millions de tonnes, même une maigre part de cette demande entrant dans le commerce mondial pourrait potentiellement perturber les marchés et déclencher une flambée des prix.
Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le commerce mondial des céréales pour la période à venir de 2023-2024 devrait atteindre 460 millions de tonnes. L'Inde a souligné comment son système de rétention publique s'est révélé crucial pendant la crise de la COVID-19, permettant au pays de nourrir durablement sa population pendant des confinements prolongés.
La position de l'Inde sur la rétention publique et l'approvisionnement aux prix fixés par le gouvernement a reçu le soutien de plusieurs pays en développement. Des nations comme le Japon et l'Égypte, qui dépendent fortement des importations alimentaires, plaident en faveur de restrictions sur les exportations alimentaires en raison de préoccupations concernant leur propre sécurité alimentaire.
Les restrictions à l'exportation, comme le soulignent certains pays en développement, dont l'Inde, sont considérées comme des outils politiques essentiels pour répondre à l'insécurité alimentaire intérieure. Ces nations soutiennent qu'il convient d'examiner de manière plus globale l'impact des restrictions à l'exportation sur la sécurité alimentaire mondiale.
La prochaine 13e Conférence ministérielle à Abou Dhabi, prévue pour février prochain, servira de plateforme à l'Inde pour renforcer sa position sur la recherche d'une solution permanente aux questions de rétention publique et d'approvisionnement aux prix fixés par le gouvernement.
Le débat autour de ces questions dure depuis des années à l'OMC. La "clause de paix", acceptée lors de la Réunion ministérielle de l'OMC à Bali en 2013, était une mesure provisoire imposant des conditions aux gouvernements qui l'utilisent pour éviter les subventions faussant les échanges et fournir des informations pertinentes.
L'Inde plaide pour que la "clause de paix", qui n'avait aucune date de fin stipulée, soit rendue permanente. Demander des amendements à la formule de calcul du plafond des subventions alimentaires et inclure les programmes mis en œuvre après 2013 dans cette clause figurent parmi les principales demandes de l'Inde pour une solution permanente.
Les normes actuelles du commerce mondial stipulent que la facture des subventions alimentaires d'un pays membre de l'OMC ne doit pas dépasser 10 % de la valeur de la production sur la base du prix de référence de 1986-88. Toute subvention dépassant ce plafond est considérée comme faussant les échanges.
Le soutien de l'Inde à la production de riz dépasse le plafond de 10 %, ce qui incite certains pays à affirmer que cela a facilité l'ascension de l'Inde en tant qu'exportateur de riz de premier plan. L'Inde réfute cette affirmation, indiquant qu'elle exporte principalement des variétés de riz premium qui ne font pas partie du système d'approvisionnement public.
La prochaine conférence ministérielle promet des discussions cruciales sur ces questions controversées, soulignant l'importance de parvenir à une solution permanente qui concilie les besoins nationaux et les préoccupations du commerce mondial.
Les négociations complexes et les perspectives diverses reflètent l'interaction complexe entre les intérêts nationaux et la coopération économique mondiale dans le cadre de l'OMC, rendant les discussions à venir essentielles pour façonner l'avenir du commerce agricole à l'échelle mondiale.
Commentaires